Parfois, un destin ne tient à pas grand chose. Prenez William Wilson par exemple. Si celui-ci, sur la base d'une blague ne s'était pas eu le désire de mettre en musique les œuvres d'Edgar Allan Poe, Boris Vian, Gregory Corso ou Charles Beaudelaire, il est probable qu'il serait resté dans son coin ne faisant de la musique que pour son hamster. Et cela aurait été dommage, car si le bonhomme est fasciné par les auteurs sus-cités il n'en demeure pas moins un song-writer et un interprète fort agréable. Son nouvel opus (là encore inspiré par Poe) est le témoin et on se laisse facilement bercer par les douces mélodies alambiquées et la voix suave de son chanteur qui ne se laisse aucunement aller à un trop grand maniérisme. William Wilson a su trouver le ton juste en délivrant une musique éclairée et, pour ainsi dire, construite avec intelligence. Le petit côté mainstream, un peu trop léché, ne doit rebuter. Bien au contraire, les avantages sur ce disque sont bien plus nombreux que les inconvénients. D'ailleurs, on ne met pas très longtemps à l'apprivoiser. Et pourtant, William Wilson n'est pas un adepte des plus vils facilités. On se rend compte qu'il se donne du mal, qu'il ne veut pas être dans le pré-requis du songwriting rock. De fait, on passe un bon moment avec lui, au grand air, par une belle journée d'été. Parce que oui, on imagine mal que cela puisse être autrement tant les images qu'il nous renvoie sont évidentes. Whispers : A Scar Is Born est un album lucide, fait sans arrières pensées si ce n'est celle de donner une musique qui s'éloigne de la soupe radiophonique qui se répand comme une peste brune. Sans être le prochain prix Nobel, William Wilson fait largement du bien à nos tympans et, par extension, à ce qui se trouve entre ceux-ci. Il faut vraiment avoir grandi en s'infligeant le pire du pire pour penser le contraire. Et si c'est le cas, et bien, tant pis pour vous, il y en a marre de faire du social et on ne peut plus rien pour vous. ‘De la musique avant toute chose’, c’est ainsi que Verlaine décrivait l’Art Poétique. Et il est vrai que les ponts jetés entre la littérature et la musique sont légion. On en a encore eu l’illustration avec Rufus Wainwright qui avait jeté son dévolu sur Shakespeare. Ici, c’est plutôt du côté d’Edgar Allan Poe qu’on lorgne, avec un nom qui est tiré d’une nouvelle de l’auteur anglais.
Pas mal aérien avec quelques arpèges et une belle voix, Whispers part sur un mode léger et puis épaissit le son. Omid se présente lui comme un mid-tempo bien tempéré, suspendu à son fil rythmique léger. C’est assez fin, peut se renforcer d’un bruissement et d’une voix féminine sur The Other One. Il ne se satisfait donc jamais du joli, pousse plus loin l’envie de se distinguer. Comme cette quête ne débouche pas sur du gadget plaqué sur des compositions qui ne leur demandaient rien, on est assez contents. Surtout que le final instrumental est suffisamment dense tout en restant assez discret. Cette discrétion pourrait d’ailleurs le desservir puisqu’il faut tendre l’oreille pour discerner à quel point la fin de The Solitude Glass est fouillée. On était bien d’accord, on n’avait plus droit à faire des morceaux cachés en fin d’album, hein ? Ceci dit, cette petite interruption lui permet de présenter le morceau qui est une mise en musique d’un poème d’Edgar Allan Poe sur un mode sensiblement plus électrique que le reste. Ce petit supplément vient donc renforcer la cohérence d’un album peut-être trop discret pour marquer tout de suite mais qui scelle la découverte d’un talent déjà affirmé. On ne connaît pas le vrai nom de William Wilson, un musicien italien qui s'est inspiré d'une nouvelle d'Edgar Poe pour choisir son nom de plume. Cette nouvelle d'Edgar Poe avait pour thème un personnage dont le double le mène peu à peu à la folie. Cette thématique du double est sans doute très sensible à notre William Wilson sicilien qui se réfugie derrière un autre pour pouvoir s'exprimer pleinement musicalement. William Wilson démarre ce projet solo en 2009, avec l'intention d'adapter sur la partition des textes d'Edgar Poe, Charles Baudelaire, Boris Vian ou Gregory Corso. Chemin faisant, il réalise un premier album "Just for you, not for all" en 2010, puis un EP "Summer holidays & folk routine" en 2011. William Wilson participe également en 2013 à l'écriture de la bande originale du film "17:34" de Patrick Caldelari, un vidéaste suisse. William Wilson a également emmagasiné toute une série de morceaux réalisés entre 2010 et 2014 et ayant fini sur des faces B de singles ou dans des tiroirs et les a compilés sur l'album "What I used to be", disponible à la vente à la sortie de ses concerts ou postés sur son site Bandcamp. Les concerts, William Wilson connaît bien; il en a réalisé plus de 130 en Italie mais est peu enclin à se produire en dehors de son pays. Sa dernière œuvre s'appelle donc "Whispers: A scar is born", jeu de mots incisif (si l'on peut dire) tournant le fameux "une étoile est née" (a star is born) en "une cicatrice est née". On voit que l'ambiance n'est pas forcément à l'optimisme, ce qui est confirmé sur cette suite de neuf chansons à la douceur intimiste, à la douleur voilée et au chagrin timide. William Wilson égrène de doux arpèges à la guitare acoustique en murmurant ses textes ("Whispers", "The solitude glass", "Lost love"). De temps à autre, une petite section rythmique vient faire palpiter momentanément des chansons qui restent toutefois empreintes de mélancolie et de gravité ("Omid", "The other one"). On ne reste pas forcément tout le temps dans la neurasthénie, avec des titres – relativement – plus enjoués comme "The same fucking shit" ou "Raw suns and grim moons". Un petit côté Neil Young règne sur "You in me" et le dernier et languissant "A scar is born" dissimule un morceau surprise quelques minutes après sa fin. C'est calme, c'est doux, pas mal composé et cela posera une ambiance idéale pour regarder la pluie tomber par le carreau ou rêvasser devant son canari mort. William Wilson is een soloproject dat eigenlijk in 2009 als grap is begonnen. Een Italiaan, wiens naam geheim blijft, heeft de wens werken van Edgar Allan Poe, waar de naam William Wilson ook vandaan komt, Boris Vian, Charles Baudelaire, Gregory Corso en anderen te herinterpreteren en op muziek te zetten. Uiteindelijk gaat, laten we hem gewoon maar William Wilson noemen, verder met het maken van muziek hetgeen drie lastig verkrijgbare album oplevert. Nu komt hij met Whispers: A Scar Is Born met negen nieuwe songs dat beter verkrijgbaar is. Wilson zingt in het Engels en heeft een prettige, licht herfstige zangstem. Wilson (zang, akoestische gitaar) krijgt hulp van een handvol gastmuzikanten op gitaren, bas, strijkinstrumenten, samples, drums, zang, drumcomputer en Rhodes piano. De veelal droefgeestige liedjes zijn op het eerste gehoor heel sober en oprecht, maar bevatten door de bijzondere inkleuring behoorlijk veel subtiele details, waardoor de muziek ook behoorlijk de diepte ingaat. Wilson houdt het fraaie midden tussen Peter Hammill, Power Of Dreams, Tim Buckley en Elliott Smith. Het moge duidelijk zijn dat William Wilson de grap ver voorbij is en hier serieus te nemen schoonheid brengt. |
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Febbraio 2017
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